Apprendre à écrire, rédiger

Plus la pensée est claire, plus le texte écrit le sera.

2 Ecrire sa pensée mise en mots. On écrit des idées mises en mots dans une suite logique. On écrit des mots prononcés dans la tête.

3 Faire des phrases courtes. Les phrases trop longues sont souvent des pièges où la pensée s’égare.

4 Lire, s’écouter. On lit ce que l’on a écrit. On lit les idées, les phrases : on s’écoute. Qu’est-ce qui choque à l’écoute : maladresse, répétition, imprécision, lourdeur, oubli, etc.

5 Corriger le texte, l’améliorer.

Comment améliorer le travail de rédaction

  • Oralement : livres fermés, on « se » récite les leçons à voix haute et avec ses propres mots. Trouve-t-on les mots justes, les verbes, les outils de transition. On récite après s’être posé des questions, pour éviter de suivre l’ordre du texte, de le résumer, mais pour créer ses propres idées et les exprimer.

  • S’exercer à parler les liens : en conséquence, on peut en déduire, ainsi…

  • Connaître quelques verbes utiles, quelques expressions : démontrer, évoquer, saisir, il s’agit dans ce texte… Les utiliser souvent.

Attention :

Relire en prêtant attention à l’orthographe, c’est à dire les mots assemblés grammaticalement.

Comment s’assurer que l’enfant a bien compris une explication qui lui est donnée

On ne peut jamais être certain que l’enfant a bien suivi l’explication qu’on lui a donnée au sujet d’une leçon, d’une correction, d’un point de grammaire ou de la résolution d’un problème de maths.

Il est important de tenir compte des fragilités de la communication orale : y règnent la distraction et la pensée vagabonde. En quelques secondes, une rêverie insidieuse peut s’installer malgré sa bonne volonté affichée, malgré même son désir d’être attentif, de faire effort. Car pour écouter, il ne suffit pas d’ouvrir grandes ses oreilles. L’enfant doit, en permanence et en simultanée, s’emparer de ce que l’on dit. Les mots, les phrases doivent se transformer en sens dans son esprit.
Quand on parle à son enfant, il faut savoir qu’il entend mais n’écoute pas forcément, même s’il en a l’attitude. Ou il peut avoir suivi le raisonnement, mais cela ne veut pas dire qu’il s’en est saisi et l’a compris.

Ce n’est pas parce qu’on répète qu’il comprend davantage.

Donc pour éviter le temps perdu inutilement, éviter que l’enfant regagne sa chambre guère plus avancé que lorsqu’il est venu poser une question, quémander une aide, on lui demande de reformuler -avec ses mots- ce que l’on vient de lui dire.

Attention : il est important que ce soit avec ses propres mots qu’il reformule les explications. C’est seulement ainsi que l’on peut s’assurer qu’il s’en est bien saisi, qu’il les a comprises.

Un bon prof

Conduire les élèves vers le savoir, qu’est-ce que cela signifie ? Les éveiller à leur manière d’apprendre ? Savoir leur montrer l’intérêt de ces connaissances pour leur existence ? Et d’ailleurs, que peut-on leur dire de l’utilité du savoir sans tomber dans un utilitarisme asséchant ?

Est bon prof celui qui conduit les élèves vers le savoir plutôt qu’il n’enseigne une matière.

Les élèves ont le désir d’apprendre, le désir de travailler quand ils perçoivent ce désir toujours existant chez les adultes, que ce soit leurs parents ou leurs profs.

Il y a bien entendu des méthodes à donner (comment mémoriser ou gérer le temps intelligemment ou encore parvenir à se concentrer au moment voulu) mais le goût de la curiosité ne peut s’enseigner(transmettre) que par l’exemple, et les élèves sentent d’instinct quand un prof est encore curieux de ce qu’il enseigne, quand il de la passion à le faire. Si celui-ci refait(reproduit) d’année en année le même cours, sans pratiquement en changer une ligne, il ne peut prétendre faire de ses élèves des êtres curieux non seulement de ce qui leur est enseigné, mais de ce qu’ils doivent découvrir par ailleurs, c’est-à-dire en dehors de l’école.

Imaginer que parler de l’utilité du savoir pour leur vie future peut les motiver dans l’apprentissage est tout à fait illusoire. Cela ne sert qu’à renforcer le crédo des bons élèves. Pour les autres, même s’ils sont conscients de la justesse de ce qui leur est prêché, il y a une distance, un fossé entre cette vérité et eux, leur désir, leur vie. Cela n’est d’aucune aide à les motiver.

Pour ce qui est d’évaluer leur progression, quelle est votre position concernant le système de notation ? Quelle autre mode d’évaluation pourrait être mis en place ? Comment permettre à un enfant de s’auto-évaluer ?

Est bon prof celui qui connaît ses élèves et les juge non en fonction du niveau de la classe, mais en fonction de leur progression personnelle, de leurs difficultés, de leurs erreurs, de leurs réussites

Nous ne disons pas qu’il ne faut pas à un moment évaluer le niveau scolaire de l’enfant en fonction de celui des autres élèves, car il sera forcément confronté aux autres dans sa vie (examen, concours, et dans son parcours professionnel). De plus ne pas le préparer à cela pourrait le fragiliser. Mais le système de notation ne devrait pas être l’unique repère à l’évaluation de l’apprentissage.

L’enfant devrait être évalué en fonction de ses difficultés qu’il parvient à dépasser ou non, de ses facilités(qualités propres), de son travail, de ses progrès. Il est bon élève quand il parvient à vaincre un empêchement dans sa façon de travailler, quand il surmonte une difficulté, un obstacle. Il est un mauvais apprenant quand il ne corrige pas ses erreurs et refait le mêmes, devoir après devoir.

Est bon prof celui qui repère dans les copies des élèves les choses positives, des développements intéressants, une réflexion personnelle, un effort particulier, même si par ailleurs le devoir n’est pas très bon.

Quelles réussites gagnent à être saluées, au-delà de la simple exactitude des réponses ou de la seule adéquation à la consigne ? Je pense au domaine relationnel, à la persévérance, à l’autonomie..

Des réussites autres que la simple exactitude des réponses ou l’excellence d’un devoir devraient être valorisées, et cela dès le plus jeune âge, la persévérance, l’autonomie entre autres. Mais on ne peut espérer que les élèves soient persévérants si on ne leur donne pas très tôt le goût de l’effort. L’effort qui aboutit forcément au plaisir un jour ou l’autre. C’est l’investissement mis dans le travail qui doit être mis en lumière plus que le résultat de ce travail.

On ne peut désirer que les élèves soient autonomes si on n’accepte pas qu’ils cherchent le savoir par des voies de traverse, des voies qui leur sont propres, si on n’accepte pas qu’ils s’égarent en chemin et par la même qu’ils fassent des erreurs et qu’elles ne soient pas sanctionnées. Ces erreurs sont alors seulement interprétées et se révèlent souvent moteurs à réflexion.

A Sotto est plus expert que moi pour vous entretenir sur ses sujets de prédilection :

Le prof responsable de l’ambiance, de la coopération entre les élèves

Le sens de la communication avec les enfants et les parents (souvent des erreurs énormes de communication quand l’enseignant parle aux parents en présence de l’enfant)

La bonne connaissance de la dynamique des groupes pour installer le travail en sous-groupe

Varinia Oberto

L'idéal parental

L’écoute et l’accompagnement de l’enfant sont essentiels à son épanouissement. Et la confiance qu’on a en lui, la croyance en ses possibilités.

Il est important que l’idéal parental, en ce qui concerne sa scolarité, ne soit pas un idéal fantasmé se substituant à son propre désir. Dans les premières années de la vie, l’enfant est porté par ses parents, médiateurs de ce désir. Au fil des apprentissages, ils lui permettent de gagner son autonomie. Et pour cela ils le laissent expérimenter et en tirer des enseignements, choisir des voies qui n’auraient pas forcément été les leurs ; ils l’aident à couper le cordon ombilical, acceptent qu’il devienne un enfant-sujet.

Malheureusement le désir de certains enfants reste enfermé dans celui des parents. Si ces enfants-objets ont un statut vivable, si ce n’est confortable, tant qu’ils sont en primaire, cela devient infiniment plus difficile à l’entrée au collège, c’est-à-dire à l’adolescence. Ils perdent toute motivation à travailler.

« Je travaille pour faire plaisir à Maman. » « Mes parents veulent que j’ai tout bon en problèmes. » « Si j’ai pas la moyenne, ils sont pas contents. » Ces phrases reviennent fréquemment dans la bouche des enfants, de ceux qui n’ont pas découvert le goût d’apprendre. Qui n’ont pas appris à apprendre pour eux, pour se construire. « Or se découvrir capable de penser avec plaisir et de penser son plaisir est le préalable nécessaire à toute activité de pensée » dit la psychanalyste Piera Aulagnier, (1) ce que nous notons chaque jour avec les élèves, en difficulté ou non, qui viennent consulter.

Rendre l’enfant autonome, c’est aussi l’accompagner, lui donner les repères pour avoir accès à la conscience, à la connaissance, pour occuper sa juste place, la place qu’il aura choisie. C’est lui donner des limites : un espace ouvert repérable.

L’idéal parental doit se rapprocher de ce que l’on pourrait appeler un projet et coïncider avec celui de l’enfant. Nous avons alors des conditions idéales pour que, soutenu avec bienveillance et rigueur, il puisse travailler.

Quand ce n’est pas le cas, il s’essouffle à satisfaire ses parents, ce à quoi il n’arrive pas, et s’il y parvient, c’est au prix de la négation de son propre désir, d’une fragilisation de sa structure psychologique.

(1) Les destins du plaisir, Puf 1979

Les qualités pouvant être développées grâce aux jeux vidéo

  • L’attention. Il est évident que si l’enfant ne mobilisait pas ses compétences attentionnelles, aucune progression dans un jeu ne serait possible. L’enfant est non seulement attentif, mais il montre des capacités de concentration étonnantes.

  • L’action. En jouant, l’enfant prend l’habitude de l’action. Or les initiatives de l’élève, son implication dans le travail offre une meilleure mémorisation à long terme que l’écoute passive d’un enseignant.

  • La liberté de tenter. L’enfant/joueur répète à l’infini les essais et ne se sent pas culpabilisé quand il se trompe. C’est ainsi que devrait se passer l’apprentissage : essais/erreurs/compréhension/réussite. Une chose importante à ne pas oublier est que l’erreur n’est pas une faute. Elle ne le devient qu’à partir du moment où l’on ne la corrige pas, où l’on ne s’en sert pas pour progresser.

  • Les stratégies. Le joueur fait des hypothèses d’action et les valide ensuite. Cela lui fait prendre conscience de l’importance des stratégies, et l’incite à analyser ses erreurs afin d’améliorer ses essais.

Amener un enfant à la réflexion

Amener un enfant à la réflexion, c’est tout d’abord lui apprendre à être curieux et à n’avoir pas peur des obstacles ni de faire des erreurs.

C’est le mettre souvent en situation de s’exprimer. De s’exprimer sur des sujets variés et qui l’intéressent. On est dans le dialogue. On s’intéresse à ce qu’il exprime. On n’impose pas ses propres idées, on écoute les siennes et au lieu de lui dire qu’il se trompe, on l’incite à argumenter.

Amener un enfant à la réflexion, c’est lui apprendre que réfléchir c’est autant se poser des questions qu’y répondre.