Un autre exemple de cancre qui, pour relever d’une logique différente, n’en est pas moins caractéristique du phénomène : E. Ducale, proviseur.
Primaire convenable et secondaire de misère avant d’être renvoyé du lycée à la fin de la classe de 4ème (à l’époque lycée), sans que je ne comprenne bien ce qui se passait. Je me suis aperçu bien plus tard que je m’y ennuyais profondément, je n’y faisais quasiment rien d’autre que rêver.
Mon père me place à l’usine avant 15 ans, deux années d’apprentissage puis deux CAP.
Onze ans pendant lesquels je porte un intérêt important à la vie sociale.
A 26 ans concours de professeur technique (préparation personnelle et CNED). Reçu en excellente place. Second concours du même domaine à 38 ans et nouveau (brillant) succès. Sollicité, je candidate à 39 ans pour devenir proviseur de LP. Reçu et nommé. A 41 ans proviseur de lycée. A 53 ans proviseur de lycée de la catégorie la plus élevée et autres responsabilités de niveau académique en formation pour adultes. Reconnaissances et décorations institutionnelles…Toujours sans baccalauréat !!!
J’ai constamment eu une pratique professionnelle atypique (de plusieurs points de vue : regard sur l’élève, engagements pédagogiques personnels, sens de l’entreprise, du projet, de la dynamique…).
Un souci permanent m’a fait observer cet élève là… et pas sa classe (encore moins sa classe d’âge…)
Le milieu professionnel, le monde enseignant, (profondément fonctionnaire) me l’a fait payer chèrement en fin de carrière en raison du dérangement, souvent du malaise que j’ai créé, autour de moi, dans mon parcours en demeurant sensiblement différent (pas dans le moule !).
Je suis ainsi convaincu d’être ainsi resté le cancre de mon enfance !
Je reste profondément marqué par mon parcours (cancre -> proviseur) et quelque part (maintenant que j’ai quitté le milieu enseignant pour le monde économique et la création d’entreprise) assez fier (mais ça, je le garde pour moi).
Eugène Ducale