Rejet de la lecture, carence de vocabulaire, dégradation de l’orthographe. Peu exposés à des situations concrètes d’acquisition de mots nouveaux, de plus en plus d’enfants sont incapables d’utiliser ceux sortant du vocabulaire courant, sont incapables de comprendre une phrase lue quand elle dépasse le sujet, le verbe et un ou deux compléments.  « La langue du professeur », le parler de l’école, ne leur est pas intelligible. 4 élèves sur 10 ont des difficultés en histoire/Géo dues à une maîtrise insuffisante de la langue. Comment imaginer alors qu’ils puissent se hisser à des niveaux d’abstraction, de pensée plus difficiles. Et ce n’est pas la pratique des textos, une langue sans syntaxe permettant tout juste de véhiculer des informations express qui peut favoriser la mémorisation des mots, l’acquisition de sens nouveau, qui peut les initier à la complexité de la langue.

Or la compréhension et la réflexion ont besoin de mots pour être actives. C’est l’essence qui fait marcher le moteur. Plus le vocabulaire d’un enfant est riche, plus il est à même de comprendre ce que dit l’enseignant, la leçon qu’il lit, plus sa pensée est active. Quand l’enfant est suffisamment à l’aise avec les mots, il s’en sert pour penser, réfléchir, s’exprimer et dérouler ses idées.

Pauvreté du vocabulaire mais aussi du bagage culturel qui empêche l’enfant de rattacher ce qu’il apprend à un contenu signifiant pour lui. Quand il n’est pas encouragé à s’ouvrir aux richesses du monde, à se poser des questions, quand on n’y répond pas, il s’enferme dans un ghetto qui finit par appauvrir sa pensée. L’enfant grappille alors au gré de ce qui l’interpelle et qu’il peut saisir.

Les parents doivent être conscients de l’importance d’utiliser à la maison un langage riche, de parler de sujets qui ne se cantonnent pas au quotidien, d’échanger avec l’enfant, d’encourager ses passions, ses intérêts divers, d’éveiller sa curiosité.